L’idée de départ d’une œuvre germe le plus souvent au détour d’une balade ou sort du fond d’un rêve. Un regard sur une texture, sur une forme, sur un mouvement et immédiatement la pièce finie m’apparaît.
C’est cette première idée, imprimée dans mon cerveau, qui évoluera dans l’atelier quand elle sera confrontée à l’argile. La pièce est déjà un tout : l’argile choisie s’est imposée et je façonne en sachant déjà quel sera l’émail et même quelle place l’objet occupera dans le four, comme si mes mains, mes gestes obéissaient à une force invisible.
Mon atelier se déplace et se transforme.
Il est dehors quand je recherche de l’argile ou quand je la fabrique.
Il est à l’intérieur, entre les murs épais et humides en pierres, dans une ambiance intime, où je travaille seul, comme l’homme préhistorique face aux parois de la grotte. Un fond sonore donné par la radio me relie à l’extérieur. Je travaille sur un escabeau, à même le sol, sur les murs, ou dans les bois quand j’accompagne quelques plaques ou cylindres de grès qui partent se coller aux écorces des arbres.
L’atelier, c’est aussi mon four anagama où j’ai anticipé le travail des flammes sur la matière qui devra faire remonter des quartzs et du fer du cœur de la terre, où les bois de cuisson que j’aurai choisi détermineront alors en grande partie la fusion et la couleur de l’œuvre. »
In « Exposition Secrets d’ateliers »
20 mai-2septembre 2017 – Château de Nontron 24300.
